Crée par Charles Bonamy, l’usine pouvait alors traiter 500 000 kg de savon par an et employait une 15aine de personnes. « C’est la première savonnerie de ce genre dans notre pays et probablement la seule en France qui ait autant d’importance », écrit à l’époque un dénommé Verger : « cette industrie (…) semble devoir faire de Rezé un second Marseille, au moins pour le savon ».
Outre l’industrie savonnière, les applications des corps gras étaient nombreuses comme l’éclairage à chandelles, la protection des navires, etc… A noter que le principal actionnaire n’était autre que Thomas Dobrée…
La savonnerie de la Morinière disparaît pourtant vers 1847.
Aujourd’hui, la Savonnerie de l’Atlantique basée à Trentemoult continue de perpétuer l’héritage du savoir-faire des Maîtres Savonniers français.
La Tannerie Suser
A la fermeture de la savonnerie, de nombreux ouvriers sont restés sans travail. C’est en 1848 qu’Henri Suser, originaire d’une famille l’Est de la France, et installé à Rezé, écrit au préfet pour lui demander l’autorisation d’implanter sa tannerie sur le site de la Morinière avec comme argument fort la promesse d’embaucher… Une dizaine d’années plus tard, en 1861, la tannerie-corroierie compte déjà près de 900 ouvriers et devient la seconde entreprise du département… Elle travaillait alors le cuir et la peau, fabriquait des chaussures et semelles en cuir et pendant la guerre franco-allemande de 1870, était soucieuse de confectionner les guêtres qui recouvraient le bas de la jambe et le dessus de la chaussure des soldats…